Reyes-García V.; Salpeteur M.; Calvet-Mir L. et al. 2013. “Coupling technology with traditional knowledge and local institutions to deal with change in rural households: A focus on the semi-arid tropics”. Science et changements planétaires/Sécheresse.
Abstract
Les sociétés industrialisées contemporaines s’appuient principalement sur l’ingénierie et la technologie pour contrôler la variabilité dont dépend notamment leur production alimentaire. Mais avant l’industrialisation et la mécanisation de l’agriculture, les sociétés humaines ont mis en œuvre d’autres stratégies d’adaptation, visant à répartir le risque à travers l’espace (mobilité), à travers le temps (stockage), entre activités (diversification), ou entre unités familiales ou communautés (partage et mise en commun de ressources). L’objectif de cet article est de montrer que, sur de longues périodes historiques, et dans de nombreuses régions du monde jusqu’à aujourd’hui, l’efficacité de ces stratégies (et des technologies associées) a reposé sur leur association avec a) une connaissance approfondie de l’environnement local (savoirs écologiques traditionnels) et b) un ensemble de règles, normes et conventions déterminant les manières d’utiliser ces technologies et savoirs (institutions locales). En nous appuyant sur des exemples contemporains issus de nos propres recherches, nous présentons ici chacune de ces stratégies, en mettant en avant le rôle des savoirs traditionnels et des institutions locales dans leur mise en œuvre. Dans la dernière section, nous étudions le rôle des savoirs écologiques traditionnels et des institutions locales dans l’adaptation au changement dans les tropiques semi-arides, pour conclure sur la proposition suivante : les initiatives destinées à améliorer la capacité d’adaptation de tels systèmes socio-écologiques devraient mieux associer les savoirs traditionnels et les institutions locales aux innovations technologiques.